Cellulose
C’était un d’ces matins de septembre
Quand les brumes se répandent
Pas une larme de vent
Juste le bruit du torrent
J’entends quelques voix au loin
Sans doute l’agriculteur du coin
Les cloches du village voisin
Il est 7 heures du matin
Sans doute les mômes vont se lever
L’école a dû recommencer
C’est une journée ordinaire
Moi j’me contente de prendre l’air
Une main se pose sur moi
Je sens alors mon cœur qui bat
J’suis incapable de m’retourner
Seule ma chevelure a tréssaillé
Un souffle rauque monte jusqu’à moi
Une demi-seconde de silence
Je sens une lame qui se plante
Et tout mon corps qui tremble
J’entends un jeune oiseau qui pleure
On dirait qu’il vient de prendre peur
Je regarde juste en bas
Il est à mon pied ici –bas
Aurais-je déjà atteint l’âge
Celui où l’on devient cendres
C’est vrai l’hiver est sur le pas
L’heure est donc venue de descendre
Je n’t’en veux pas mon jeune ami
J’ai déjà cent années de vie
J’ai vécu des tonnes de choses
Les vents la pluie et le beau temps
Des amoureux sont venus s’embrasser
Tout en bas, assis à mon pied
Sur ma peau ils ont écrits
Une somme pour une longue vie
Alors vas-y reprends ta hache
Je veux bien encore te servir
Si ce n’est pour le paysage
Transforme –moi en bois d’chauffage